Vincent Tourraine
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Archangel #1, par William Gibson

#critique #Sci-Fi #livre #comic book #William Gibson

Archangel est une nouvelle série de comic books. Très attendue, car écrite par William Gibson, célèbre auteur de romans de science-fiction (déjà évoqué sur ce blog). Le premier des 5 chapitres vient de sortir, je prévois d’en accompagner la publication avec une série de billets de blogs.

Couverture Archangel #1, image IDW
Couverture Archangel #1, image IDW

SPOILER ALERT : cet article dévoile certains éléments de l’intrigue d’Archangel #1.

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Extrait Archangel #1, page 3, image IDW
Extrait Archangel #1, page 3, image IDW

Tout commence en 2016, dans un présent qui n’est pas le nôtre. Une réalité parallèle post-apocalyptique, avec ses villes en ruines. Aucune explication donnée. Guerre nucléaire ? Désastre écologique ? Mais la bonne nouvelle, c’est que la chirurgie esthétique se porte bien, avec le vice-président Henderson qui subit des opérations pour ressembler… à son grand-père. Avec le sourire de celui qui s’apprête à faire un mauvais coup, pas d’ambiguïté le concernant, on a affaire au principal antagoniste de l’histoire.

Extrait Archangel #1, page 5, image IDW
Extrait Archangel #1, page 5, image IDW

Étape suivante : le « splitter », c’est-à-dire la machine à voyager dans le temps. On y découvre le major Torres, qui prépare le « transfert quantique » du vice-président et du commando qui l’accompagne. Les voilà arrivés en 1945 au Pentagon, au bureau d’un certain Henderson. La rencontre entre le petit-fils et le grand-père tourne court avec l’assassinat de l’aïeul par sa progéniture. L’acte est habilement suggéré par la teinte rouge sur la dernière case de la page. Cet évènement est doublement intéressant, puisqu’en plus d’exposer une partie du plan (forcément machiavélique) d’Henderson junior, il tranche un des principaux clichés du voyage dans le temps : le paradoxe du grand-père.

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Les dessins sont assurés par Butch Guice, avec Tom Palmer pour l’encrage, Diego Rodriguez aux couleurs, et Shawn Lee au lettrage. Le résultat colle parfaitement à l’histoire, avec un effet qui s’approche des vieux films et photos de cette époque.

Ce n’est pas un style que j’apprécie en général, mais c’était sans doute le bon choix. Je trouve parfois les zones d’ombre trop marquées, on verra si la suite profite davantage de cette approche. En tout cas, le travail au dessin est tout à fait remarquable, notamment sur les personnages. Par ailleurs, on dispose en fin de livre de quelques études au crayon qui mettent en valeur l’expressivité des dessins de Guice.

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Extrait Archangel #1, page 10, image IDW
Extrait Archangel #1, page 10, image IDW

« Naomi reads Astounding, so she believes in the Future and has a flexible, imaginative mindset. »
William Gibson (@GreatDismal)

Archangel rassemble des éléments classiques, entre le voyage dans le temps, une machination politico-militaire, et une ambiance de début de guerre froide. Des concepts bien connus, mais combinés de façon intéressante. Que viennent faire ces drones en forme de mouches ? Quelle est l’étendue du plan d’Henderson ? Comment vont réagir les différents pays confrontés à ces évènements extraordinaires ? Et surtout, quel impact sur les différentes lignes temporelles concernées ?

Ce premier chapitre remplit parfaitement sa mission. On se familiarise avec les personnages principaux, sans pour autant livrer toutes leurs motivations. La situation repose habillement sur des éléments connus pour proposer un contexte riche sans s’alourdir en présentations. Mon enthousiasme est un peu plus modéré pour la suite, le plus dur sera évidemment de transformer cette bonne idée en histoire intéressante sur l’ensemble de son arc. Une chose est sûre : j’ai hâte de lire la suite.

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