Vincent Tourraine
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Archangel #5, par William Gibson

#critique #Sci-Fi #livre #comic book #William Gibson

Le voici enfin, le cinquième et ultime chapitre. Le temps est venu de faire un bilan sur ce premier comic book de William Gibson, forcément très attendu.

SPOILER ALERT : cet article dévoile certains éléments de l’intrigue d’Archangel #5.

Couverture Archangel #5, image IDW
Couverture Archangel #5, image IDW

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Pour ce dernier tome, le dessin est assuré par Wagner Reis (après trois tomes et demi par Butch Guice). Je suppose que ce changement est lié d’une façon ou d’une autre aux multiples retards de publication de la série. Quoi qu’il en soit, le résultat n’est pas heureux. Le ton graphique reste consistant, mais les personnages sont difficilement reconnaissables, et les séquences d’action virent au ridicule. Cette situation serait plus facilement excusée pour un tome intermédiaire, mais pour une conclusion, c’est vraiment regrettable.

Extrait Archangel #5, page 8, image IDW
Extrait Archangel #5, page 8, image IDW

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Côté écriture, on poursuit sur les bases solidement posées par les chapitres précédents. L’histoire arrive au climax attendu, avec de l’action pulp, et une dose de voyage dans le temps pour ajouter un peu de piment. Tout va un peu trop vite, mais cette légère précipitation participe à maintenir notre intérêt pour l’histoire. Rien de surprenant, un dernier acte très classique, mais il faut encore une fois saluer la maîtrise du rythme narratif propre aux comic books. Gibson a réussi à adapter son écriture au medium, et c’est peut-être la plus grande victoire de ce livre.

Extrait Archangel #5, page 17, image IDW
Extrait Archangel #5, page 17, image IDW

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L’histoire semble donc se conclure de façon plutôt classique, avec le twist habituel du protagoniste de voyage dans le temps qui se retrouve finalement… à notre époque. Sauf que. Gibson choisit d’insister sur la Une d’un journal annonçant l’élection de Trump. Le premier tome étant sorti début 2016, et comme le confirme Gibson dans la note de fin, il s’agit là d’un ajout de dernière minute. Cette connexion ne se contente pas de rattacher le récit à notre actualité, elle résonne parfaitement avec le personnage du vice-président « Junior ». Machinations politiques et réalités alternatives. La mise en abîme est assez effrayante.

William Gibson a déjà annonce que son prochain roman, « Agency », manipulera les mêmes concepts, en imaginant une Amérique avec Hillary Clinton présidente. Le voyage dans le temps et les réalités alternatives ne sont pas des concepts nouveaux, mais il semblerait que Gibson y trouve une inspiration qui se manifeste sous des formes nouvelles.

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