Vincent Tourraine
Blog

NaNoWriMo 2017

Le mois de novembre n’est pas seulement le onzième mois de l’année, c’est aussi le NaNoWriMo. Je suivais l’évènement de loin depuis quelques années, cette année j’ai décidé de participer. En voici donc un petit compte-rendu.

NaNoWriMo ?

Le « National Novel Writing Month », est une célébration en fait très internationale, qui invite les participants à se lancer dans l’écriture d’un roman. L’objectif est de 50.000 mots. Ça représente donc un bon roman de quelques centaines de pages, selon la mise en forme. C’est beaucoup, mais cet objectif ambitieux est là pour une bonne raison. Lorsqu’on se lance dans l’écriture, on est souvent tétanisé par la qualité de ce qu’on produit. « Oh, ce n’est vraiment pas bon », « je ne sais pas quoi écrire », « c’est mauvais », « je n’ai aucun style », etc.

Ici, l’objectif n’est pas de publier, ni même de créer un livre intéressant, l’objectif principal est tout simplement d’écrire. On fait souvent la comparaison avec un muscle, ou le sport en général. Pour progresser, il convient principalement de s’entrainer. En fixant un objectif ambitieux comme celui-ci, et en établissant dès le départ que le résultat n’a pas vocation à être publié, le NaNoWriMo est une excellente opportunité pour prendre plaisir à écrire, et éventuellement à s’améliorer.

Ma méthode

Je savais que la barre des 50.000 mots était trop haute pour moi. Je me suis donc posé des règles un peu différentes : chaque jour de la semaine, écrire 30 minutes non-stop. Réfléchir le moins possible, juste écrire. Effacer le moins possible, ne pas se soucier de la qualité ou même de la continuité. Juste écrire à un rythme soutenu.

La seule préparation consistait à avoir une vague structure, avec 3 actes résumés en une phrase. Au début de chaque phrase, découper l’action en 7 ou 8 chapitres, un pour chaque jour. L’histoire est très banale, je ne vais même pas vous en faire le résumé.

Avec cette structure, il me suffisait donc de dégager une demi-heure dans la journée, et d’ouvrir mon traitement de texte pour écrire, avec un minimum de pression. J’utilise iA Writer sur le Mac pour écrire (je suis plus habitué au clavier desktop, un détail important quand il s’agit d’écrire en quantité). Aucune doute, il s’agit bien de mon app préférée pour la rédaction d’un texte, que ce soit une note brève ou un travail plus conséquent, comme celui-ci.

Je pense qu’il était important aussi pour moi de poser ces 30 minutes sur mon calendrier, pour établir cette tâche dans mon planning quotidien. Ce n’est pas une question d’inspiration, ou de liberté artistique, il s’agissait encore une fois de s’entraîner. C’était aussi un plaisir, pas une corvée, mais un peu de discipline et d’organisation permet de s’encourager à poursuivre jusqu’à la fin du mois.

Au passage, ce billet de blog est justement écrit dans les mêmes conditions. Une demi-heure, une structure posée à l’avance, et le moins possible de réécriture. Avec un peu de chance, ce billet sera donc moins « bon » que les autres, puisqu’en général, je consacre un certain temps à la relecture et à l’édition de mes billets. Ce n’est pas le cas ici.

Résultat

Arrivé au 30 novembre, je n’avais donc pas atteint les 50.000 mots. Au total, 16.017 mots, c’est à dire environ 800 mots par jour d’écriture. Pour « réussir » le challenge, à ce rythme-là, il faudrait que j’écrive au moins deux heures par jour, week-end compris. Rien d’impossible, mais cela demande une implication considérable, une forte motivation, et bien sûr le temps à y consacrer.

Sur l’ensemble du mois, mon rythme est resté assez stable, encore une fois parce qu’il s’agit de ne pas trop réfléchir à ce que l’on écrit, et simplement laisser les mots se poser l’un après l’autre. Ce n’est pas non plus une course, car on pourrait facilement développer un mal aux doigts en forçant un peu trop sur le clavier. Même si j’avais disposé du temps nécessaire, je ne sais pas si j’aurais réussi à soutenir le rythme de cette façon.

Bien sûr, j’aurais préféré atteindre le fameux objectif, mais pour une première tentative, je suis content de mon résultat. Je me suis imposé un plan, et j’ai réussi à le suivre. Au final, j’obtiens une très mauvaise nouvelle (le format littéraire, on pourrait aussi qualifier ça de « novella »), et c’est déjà bien.

Mes statistiques au 30 novembre
Mes statistiques au 30 novembre

Mon bilan

Pas de grande révélation, mais je pense que cette occasion aura renforcé mon appréciation pour les auteurs. On a souvent du mal à quantifier le travail associé à une création artistique. Comme beaucoup d’auteurs l’expliquent, la quantité est souvent plus importante que la qualité. En produisant une grande quantité de texte, on peut en tirer quelque chose d’intéressant. J’imagine qu’en revoyant ma nouvelle, je pourrais en tirer une deuxième version plus intéressante, puis une troisième, et ainsi de suite. Je suis d’ailleurs surpris de voir que certaines idées apparaissaient au fil de l’écriture. C’est une forme d’inspiration, mais qui provient de la contrainte d’écriture.

Si cette expérience vous intéresse, vous pouvez attendre novembre 2018, ou simplement vous lancer à tout moment, avec vos propres contraintes.