Vincent Tourraine
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Archangel #4, par William Gibson

#critique #Sci-Fi #livre #comic book #William Gibson

Le nouveau chapitre d’Archangel est arrivé, avec encore davantage de retard que le précédent. On constate que Butch Guice est maintenant accompagné au dessin par Alejandro Barrioneuvo. J’ignore s’il s’agit d’une raison ou d’une conséquence de cette publication tardive, mais ce partage du crayon laisse toujours une mauvaise impression, quand le style évolue d’une page à l’autre sans justification narrative ou formelle. La bonne nouvelle, c’est qu’on a maintenant une date de sortie pour la version hardcover qui rassemblera l’intégralité de ce comic book. Le cinquième et dernier chapitre devrait donc arriver (au plus tard) cet été.

SPOILER ALERT : cet article dévoile certains éléments de l’intrigue d’Archangel #4.

Couverture Archangel #4, image IDW
Couverture Archangel #4, image IDW

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Revenons-en à cet Archangel #4. On obtient enfin des réponses. On sait maintenant comment le futur a évolué en monde post-apocalyptique, et par la même occasion, comment le pilote compte corriger la situation. Beaucoup de dialogues, mais qui sont les bienvenus et nous préparent au dernier acte.

Extrait Archangel #4, page 6, image IDW
Extrait Archangel #4, page 6, image IDW

Concernant les motivations des différents personnages, une réplique en particulier a retenu mon attention. Quand le pilote confronte le tireur au sujet des intentions de Junior, le tireur répond que notre monde n’est pas pour Henderson, mais juste pour s’amuser (« this one’s for fun »).

Je ne sais pas si le tireur parle de plaisir à titre personnel ou pour Henderson, mais dans les deux cas, c’est un retournement plutôt habile du cliché de l’antagoniste obsédé par la conquête du monde. Aucune raison particulière, ni stratagème ni désir de revanche, cette fois le méchant veut seulement s’amuser. Ça rappelle un des thèmes principaux de Westworld (film/série TV), et sa réflection sur le divertissement poussé à l’extrême, dans un contexte littéralement détaché de la réalité. Pour Archangel il ne s’agit que d’une réplique isolée, mais qui re-contextualise subtilement son histoire.

Extrait Archangel #4, page 18, image IDW
Extrait Archangel #4, page 18, image IDW

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Beaucoup d’exposition donc, mais toujours une bonne dose d’action vers la fin. Je suis un peu déçu par l’utilisation des mystérieux gadgets introduits précédemment (la « mouche » pour se débarrasser d’un ennemi, et la « montre » pour se téléporter). Deux énormes ficelles qui, j’espère, ne préfigurent pas trop de la résolution du dernier chapitre.

J’ai souvent trouvé les conclusions des romans de Gibson décevantes, j’attends donc le numéro 5 avec une certaine retenue. Ceci étant dit, ce comic book a la saveur d’un pulp, plus que n’importe quel de ses romans. Et pour l’instant, c’est une belle réussite.

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